Tona Toraja

Sandrine : Comme promis, voici le detail de notre semaine passee au pays des Torajas. Inutile de le dire, mais je le dis quand meme, c'est une region splendide et je comprends que certains aient de nouveau envi de partir de Paris ....
Tout d'abord les maisons torajas sont assez particulieres. La legende veut que 2000 ans avant JC un peuple du sud du Vietnam est migre vers ces terres. A leur arrivee, ils ont retourne le bateau pour en faire une maison. Par respect pour leurs ancetres, les Torajas construisent des maisons en forme de bateau renverse tournees vers le nord, point de depart de la migration. Il existe 3 castes (la 4eme etait celle des esclaves et donc n'existe plus !). Pour chacune d'elles, il y a des regles tres precises a respecter notamment leurs de ceremonies funeraires (grande attraction touristique). Par exemple, pour la caste la plus elevee, il convient pour la famille de sacrifier au moins 24 buffalos.... et les buffalos albinos peuvent couter jusqu'a 100 millions de roupies, soit 10 000 euro ! Autant dire que cela demande un minimum de temps pour reunir tout cet argent, donc les familles conservent le corps des morts pendant parfois plusieurs annees dans la maison ... Vous allez me dire : pouah ! Ca doit puer !!! Et bien non ! Car avant, ils faisait "secher" le mort a l'aide de plantes et maintenant, le corps est garde dans du formol.
Comme le mort n'a pas encore eu de ceremonie, son esprit ne peut pas voyager vers l'autre monde. Il est donc considere comme "malade" par sa famille qui continue a lui offrir a manger, a boire et a fumer ... et tout visiteur est prie d'aller saluer le "malade". Heureusement pour nous, nous n'avons pas ete invites dans ces maisons !!!
Une fois toutes les conditions reunies, la cermonie peut avoir lieue. Elle dure plusieurs jours et regroupe, selon la caste du mort, plus de 1000 personnes qui chacune offre un "cadeau" pour aider le mort a se rendre dans l'autre monde. Les cadeaux sont generalement des cochons qui seront aussi sacrifies, mais egalement des buffalos, ou des cigarettes. Comme nous n'appartenons pas a une caste, nous avons offert une cartouche de cigarettes. Cela ne peut plus faire de mal au mort .... La ceremonie funeraire a laquelle nous avons assiste etait celle d'un vieil homme mort depuis 7 mois et de la caste la plus elevee ! Une fois que tout ce petit monde a ete sacrifie selon les regles, le mort peut reposer en paix .... enfin facon de parler vu le nombre de visiteurs dans les caveaux ! Ici, bien qu'etant protestants, les morts ne sont pas enterres mais mis dans des caveaux creuses a meme la roche, ou bien suspendus a une falaise, ou bien encore poses dans une grotte. Lorsque le cercueil se decompose, les os se rependent par terre ... ce qui fait le bonheur des touristes photographes amateurs !
Les petites statues mises a meme les falaises correspondent chacune a un mort. Mais cette pratique tend a disparaitre car les protestants n'ont pas le droit de le faire.
Ce que je viens de vous dire ne s'applique pas aux enfants morts en bas age (avant d'avoir des dents), car ils sont consideres comme purs et donc n'ont pas besoin d'un grande ceremonie pour acceder a l'autre monde ... La famille les mettaient dans le tronc d'un arbre "sacre".
Tout ceci donne une region tres riche en termes de visites, le tout dans un cadre tres vert, avec des rizieres qui n'ont rien a envier a celles de Bali.
Toutefois, les sites ne sont pas toujours d'un acces facile ... nous avons parfois du ramper dans les grottes .... au milieu de grosses araignees ! Meme plus peur !!!!!!!!!!
Nous avons fait egalement de belles ballades dans les montagnes environnantes ... mais il est maintenant temps pour nous d'aller nous ressourcer aux Torgeans Islands (avouer que ce nom sonne bien !?!). Ces iles sont situees au centre de la Sulawesi et sont, parait-il, absolument paradisiaques .... eaux chaudes et turquoises, pleines de magnifiques coreaux et poissons, des plages de sable blanc .... Enfin, je vous laisse imaginer !

Mamassa Valley

Sandrine : Nous avons quitte le confort d'une ville moderne ou il est meme possible de manger une glace italienne et d'aller ecouter un bon groupe de rock en buvant de la biere pour nous rendre dans la Mamassa Valley. Comme (trop) souvent, la route pour acceder a Mamassa est mauvaise et nous avons mis 4h30 pour faire 90km ... Mais bon, comme cela devient notre quotidien, nous n'allons pas nous attarder sur ce point !
Cette vallee est consideree comme le debut du pays Toraja ... par les locaux seulement car en pays Toraja, ils ne pensent pas que les gens de la vallee soient Torajas ! Apres une nuit dans une maison traditionnelle, c'est a dire chez l'habitant, nous sommes partis pour trois jours de marche afin de rejoindre le pays Torajas (le vrai de vrai, cette fois !). Je vous rassure, nous n'avons pas porte nos gros sac a dos .... nous etions accompagnes d'un cheval qui s'en est superbement bien charge !
Comme son nom le laisse supposer, la vallee est entouree de montagnes .... et donc pour en sortir, il faut monter, descendre, monter encore et descendre aussi ! Un bon exercice pour nos jambes apres l'ascension du mont Kinabalu. Nous avons vu des paysages merveilleux ... des villages de trois ou quatre maisons accessibles uniquement a pied .... Nous avons dormi chez l'habitants pendant tout le trek : au menu riz matin-midi-soir, douches glacees avec un seau, vin de palme (efficace pour contrer les effets du riz ... mais a ne pas boire sans avoir manger une bonne quantite de riz avant !), et gens tres accueillants et sympathiques !
Toutefois, pour etre totalement honnete avec vous, nous n'avons pas fait Mamassa - Rantepao a pied. Nous nous sommes arretes a Ponding (petit village qui sera difficile de situer sur une carte) et dela, nous avons pris les transports publics ..... une autre grande aventure ! Ponding-Bittuang ne peut se faire qu'en jeep. Je pense que nous n'avons jamais pris une route aussi mauvaise .... et dangeureuse. Plusieurs fois, je me suis dit que nous allions finir dans le precipice : la route est caillouteuse et boueuse, la jeep patine, fait un quart de tour et se retrouve perpendiculaire a la "route", des montees et descentes vertigineuses ... le tout pendant trois heures pour faire 18km seulement (les images du Camel Trophy sont moins impressionnantes) ! Et ma voisine qui vomissait .... Comme quoi, il y a pire que le bateau !
L'essentiel est que nous soyons bien arrives a Rantepao, ville principale du pays Toraja. Je tiens a preciser que je ne vais pas etre obligee de me convertir car ici la grande majorite de la population est .... protestante ! Merci la colonisation hollandaise, nous allons conserver la tete sur les epaules !
Donc depuis trois jours, nous sommes installes a Rantepao. C'est une ville tres agreable avec des hotels pas tres chers et confortables (nous avons meme l'eau chaude !). Tana Toraja est une region touristique (soit disant la deuxieme d'Indonesie, apres Bali forcement), toutefois les touristes n'arriveront en masse que dans un bon mois ! Nous sommes donc tranquilles ... Cette region est culturellement, architecturalement et d'un point de vue environnement tres tres riche ..... nous ferons donc un message specifique apres l'avoir exploree plus en detail ... encore un peu de patience !

The love boat .... lalalala

Sandrine : Et voila notre croisiere est terminee apres 36 heures en mer ! Comment vous decrire ce que nous avons vecu ? Tout d'abord le bateau .... un vieux ferry qui ferait passer ceux qui reliaient la France a l'Angleterre pour des bateaux de tres grand luxe ! Notre cabine first class ensuite : un reduit qui ne sentait pas tres bon avec de (trop) nombreux instectes de la famille des cafards, deux petits lits moyennement propres, tout comme la douche ! Et la salle de restaurant me direz-vous ? un endroit glauque avec une petite surprise : le repas du midi est accompagne d'un orchestre (nous avons eu droit a "my way" et "Yesterday", nous en avons de la chance !) dont le volume depassait largement la limite autorisee dans les boites de nuits parisiennes. Les repas sont servis a heures fixes : petit-dejeuner a 6h30, dejeuner a 11h puis diner a 17h30 (cela ne vous rappelle pas les horaires des hopitaux ?). Bien entendu, il existe un espace detente, pour cela il faut suivre les fleche avec le petit dessin d'un transat .... de bonne augure, non ? Et bien pas du tout ! pas de transats, pas de barmaid moustachu pour preparer de sympatiques coktails en ecoutant les peines de coeur des passagers, non rien de tout ca ! Un pont sale (denominateur commun a tout le bateau, vous l'aurez compris), sous un toit de plastique avec des tables de contre-plaque explosees par l'humidite !
Et bien malgre tout ca, nous n'avons pas passe un mauvais moment ! Nous etions les seuls occidentaux a bord, autant dire que nous etions une vrai curiosite ... impossible de rester plus de 2 mn sur un pont sans etre entoures d'indonesiens ! Nous avons pu recueillir des informations sur la Sulawesi, lire deux livres chacun, et j'ai pu mettre ma connaissance de l'indonisien en pratique (resultat plus que tres moyen, je dois l'avouer .... j'arrive a parler - quelques phrases - mais difficilement a comprendre les reponses !)
Apres de telles emotions, nous allons faire une visite au cinema de Makassar pour voir "MI 3", avec un peu de chance, ou un autre film americain ...... L'aventure continue !!!!!!!!!!!!

We're back !

Sandrine : Mais non, nous ne sommes pas rentres en France ! Nous venons juste d'arriver en Indonesie qui est ... comme une seconde maison pour moi ! Apres notre exploit en montagne, nous nous sommes poses plusieurs jours a Sandakan, dans une chambre d'hotel avec lecteur de DVD (je sais, cela ne fait pas tres aventuriers .... mais quel plaisir de rester au lit en regardant des films, surtout quand les jambes sont raides !). Puis nous avons transiter par Tawau afin d'obtenir un visa pour l'Indonesie et nous avons eu le droit de rester 2 mois !!!!!!!!
Une pensee pour nous demain qui allons partir en bateau de Tarakan a Makassar : deux nuits et un jour en mer !!!!!!! Je ne manquerai pas de vous raconter l'ennui que cela va etre !
Un grand merci a ceux qui boivent du champagne en pensant a nous, mais j'aimerai mieux qu'ils nous en envoient une caisse !!!!

Ascension du mont Kinabalu, montagne la plus haute d'asie du Sud Est

Franck : Voila, nous l'avons fait... Et ce n'etait pas une blague, surtout la descente de 8,5Km avec un denivele de 2400 m apres avoir fait l'ascension a 3h30 du matin.

Nous sommes arrives vers midi afin de s'acquitter des formalites et des divers paiements qui sont considerables (l'un comme l'autre). Apres avoir regarde la pluie tombee tout l'apres midi au camp de base (il pleut tous les apres-midi sur la montagne) et une bonne nuit de sommeil, c'est en compagnie de notre guide que nous sommes partis de 1866 m pour une petite viree de 6km au travers d'une foret dense, puis au fur et a mesure que nous grimpions des grands arbres puis des petits tout rabougris et enfin des arbustres d'altitude. Tres belle montee qui nous a amene a 3668m d'altitude soit plus de 1400 de denivele. Le tout etant prevu entre 3h et 5 h de marche et realise en 3h25 !!! Belle performance vous me direz... Attendez la suite !
Apres un morceau de nuit, nous nous somme repartis avec des lampes torches a 3h30 du matin pour aller voir le lever de soleil. La ce fut deux heures de grimpette sur 2,5 km et 822 m de denivele, temperature au depart, 8 C et a l'arrivee 2 C... Lorsque le soleil a tout eclaire, ce fut la decouverte d'une tres belle montagne de roches grises avec vue sur la mer qui se trouve a 1h30 de voiture du parc. Il parait aussi que de cette montagne, par temps clair, on peut aussi voir les Philippines.
En tout etat de cause, ce fut une superbe ballade, mais apres nos exploits sportifs, la descente vers le camp de base nous a pris beaucoup plus de temps que la montee : j'ai un genou en compote !
Sandrine : Quel changement depuis les chaleurs de Phnom Penh et celles de Kota Kinabalu, ou nous avons passes 5 jours de glande la plus totale (cine, lecture, tv et petite biere en fin de journee).
Apres ce repos (bien merite, cela va de soi), l'ascension fut un vrai regal ! J'avoue quelques faiblesses vers la fin, soit a pres de 4 000m d'altitude : j'ai vraiment du monter doucement ... mais je confirme que le spectacle valait bien cet effort !
Ce soir, nous sommes a Ranau et nos jambes reclament encore un peu de repos avant de renouveler un tel exploit !